|
Lettre d'information externe octobre 2025 - N° 173
|
|
|
|
|
|
|
ÉDITO
L’innovation récompensée
|
|
|
|
|
Chers amis Business Angels, chers amis lecteurs,
Le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel vient d’être décerné à Philippe Aghion (et deux autres économistes). Ses travaux portent sur la croissance et l’innovation, sujet cher aux Business Angels des Grandes Ecoles.
Au début du XXe siècle Joseph Schumpeter avait affirmé que l’innovation cumulative est la source première de croissance et que l’innovation engendre une 'destruction créatrice' : l’innovation ne se contente pas de créer le futur, elle détruit aussi le présent. Cette destruction crainte par l’opinion publique n’a jamais provoqué de crise ou chômage de masse car elle génère de la productivité et donc des richesses.
Aghion reprend et approfondit le principe Schumpetérien de destruction créatrice. Le modèle qui prévalait consistait à innover à partir de ce qui avait été fait avant. Que ce soient des innovations de procédés, de produits ou d’organisation, Aghion constate que les innovateurs d’hier en ayant tiré des rentes, sont tentés de les utiliser pour empêcher que de nouvelles innovations viennent détruire leurs rentes.
Quel rôle de l’Etat ? Celui-ci doit protéger temporairement les rentes et en même temps créer les conditions pour que de nouvelles innovations émergent. Les exemples allemands, américains et plus récemment coréens et chinois montrent que les innovations proviennent de systèmes d’enseignement et de recherche bien organisés et puissants. Les grandes écoles et universités françaises ont compris et joint le mouvement en créant leurs incubateurs.
Philippe Aghion émet des recommandations et met en garde contre le réflexe défensif de tout vouloir réglementer ce qui favorise les gros acteurs en place, mieux armés pour y répondre que les nouveaux porteurs de projets disruptifs.
Le rapport Draghi de 2024 va dans ce sens et préconise un l’allègement des règlementations pour faciliter l’innovation et permettre à l’Europe de combler son retard croissant par rapport aux Etats-Unis et la Chine.
Notre métier de Business Angels est celui de soutenir les innovateurs d’aujourd’hui et de leur donner les moyens de se créer une place dans le marché. L’état peut permettre de démultiplier notre effort avec un cadre réglementaire et incitatif pour que cela se produise. Les mesures mises en place en 2024 à l’initiative de Paul Midy illustrent cette action favorable : réduction d’impôt pour les investissements dans les JEI, création des statuts JEIC et JEIR et allègements réglementaires pour l’accès des startups aux marchés publics.
Chez BADGE nous privilégions les projets d’innovation de rupture aux projets d’innovation d’usage. C’est cette création destructrice qui s’avère à terme plus créatrice que la destruction qu’elle a engendrée. Nous sommes fiers lorsqu’une de nos participations a réussi, à l’instar d’INCITAT Environnement qui a démarré avec deux personnes et qui aujourd’hui en emploie une dizaine.
J’ai pour habitude de conclure mon éditorial par une invitation au lecteur à devenir Business Angel en rejoignant BADGE. Cette fois-ci j’invite les entrepreneurs porteurs de projets innovants de rupture à rejoindre la communauté des startups accompagnées par BADGE en commençant par déposer leur projet sur notre plateforme.
Amicalement,
Paul Leondaridis,
Président des Business Angels des Grandes Écoles.
|
|
|
|
|
|
INTERVIEW
Dimitri Tainoff,
CEO de Moïz
|
|
|
|
|
|
1) Pouvez-vous raconter la genèse de MOÏZ : d'où vient l'idée de capteurs autonomes sans batteries ou câbles, et comment cette solution répond-elle aux défis actuels de l'industrie, notamment en termes d'énergie, maintenance et durabilité ?
La start-up MOÏZ est née à l’Institut Néel, un laboratoire du CNRS à Grenoble, dans le groupe de recherche d’O. Bourgeois, qui travaillait depuis plus de 10 ans sur le transfert de chaleur à l’échelle nanométrique. Les dispositifs MEMS utilisés pour réaliser ces mesures sont les ancêtres de notre technologie « nanoTEG », qui permet de convertir l’énergie thermique en énergie électrique via l’effet Seebeck. Suite à la découverte de cette technologie et au dépôt d’un brevet, nous avons travaillé avec plusieurs groupes industriels. Nous avons alors été frappés par une évidence : il faut des milliers de capteurs pour surveiller les infrastructures et les procédés industriels, mais les piles coûtent cher à remplacer et génèrent des déchets, tandis que les câbles sont souvent impossibles ou trop coûteux à installer dans des environnements contraints. Notre conviction était que les capteurs IoT alimentés par piles ne pourraient pas se substituer au câblage. Il fallait donc une solution intermédiaire qui rende les capteurs autonomes, durables et simples à déployer, en puisant directement dans une ressource largement disponible : la chaleur perdue des procédés industriels. C’est de là qu’est née MOÏZ.
2) Qu'est-ce qui distingue la technologie MOÏZ des autres capteurs ou solutions d'acquisition de données déjà existants (y compris ceux qui utilisent de l'énergie solaire, des piles ou des câbles) ?
Aujourd’hui, les capteurs industriels sont soit câblés, soit alimentés par piles. Or, le coût global du câblage est très élevé compte tenu de la taille des sites industriels, souvent plus cher que celui du capteur lui-même. Les capteurs IoT à pile sont faciles à installer, mais leur durée de vie est limitée en milieu industriel, en raison des températures extrêmes et/ou des exigences de remontée de données, ce qui engendre des coûts de maintenance importants.
Plusieurs technologies cherchent donc à récupérer l’énergie présente dans l’environnement des capteurs (lumière, courant électrique, vibrations…) pour les alimenter. Chez MOÏZ, nous avons choisi de valoriser la chaleur, car elle est la forme d’énergie la plus courante et la plus abondante dans l’industrie. En France, un tiers de l’énergie consommée est ainsi perdue sous forme de chaleur : c’est précisément une partie de cette ressource que nous exploitons pour alimenter nos capteurs.
3) Comment vos capteurs s'intègrent-ils dans le quotidien des équipes industrielles ? En quoi facilitent-ils la maintenance, la surveillance, ou la gestion des infrastructures thermiques ?
Nous proposons une gamme d’accessoires qui simplifient au maximum l’installation de nos capteurs, opération qui ne prend que quelques minutes. Notre architecture brevetée permet d’avoir un produit compact et performant, fonctionnant en totale autonomie dès que la surface sur laquelle il est fixé présente un écart de 7 °C avec l’air ambiant. Une fois installés, plusieurs capteurs peuvent être connectés pour mesurer différents paramètres (température, pression, vibrations…), avec une transmission automatique via des protocoles basse consommation tels que LoRa, BLE ou LTE-M.
Pour les équipes, cela change tout : plus de campagnes de remplacement de piles, plus de câbles à tirer. La chaleur perdue des infrastructures devient une ressource énergétique qui alimente en continu le monitoring. Cela facilite la maintenance prédictive, limite les arrêts imprévus et sécurise les installations. En résumé : plus de données, moins de contraintes.
4) Quel rôle le financement des business angels ont va jouer pour le développement de Moïz ?
Nous avons d’abord cherché sans succès à lever des fonds auprès de VCs, Parallèlement, notre chiffre d’affaires progressait et nous étions de plus en plus convaincus du potentiel de MOÏZ. Les business angels nous ont permis de rebondir dans notre recherche de financement. L’instruction du dossier a été très enrichissante et le processus particulièrement bien structuré.
Une fois à bord, les business angels ont apporté de la crédibilité vis-à-vis des autres investisseurs autour de la table, dans notre cas le fonds bancaire C2AD et le groupe industriel Rio Tinto. Au-delà des fonds, ils nous ont offert leur expertise, leur réseau et un accompagnement précieux dans ces premières étapes de croissance.
5) Quelles sont vos ambitions pour les prochaines années ?
Notre ambition est claire : devenir un acteur de référence de l’Internet des objets industriels (IIoT) autonome. Depuis 2022, notre chiffre d’affaires double chaque année et nous visons 10 M€ d’ici 2028. À court terme, nous voulons accélérer la mise sur le marché de nos premiers produits et les déployer à grande échelle en France comme à l’international, via l’industrialisation et la commercialisation. À moyen terme, nous souhaitons élargir notre gamme de capteurs, intégrer davantage d’intelligence embarquée pour analyser localement les données, et multiplier les cas d’usage (énergie, chimie, métallurgie, infrastructures critiques). À long terme, notre vision est d’équiper des millions de points de mesure sans piles ni câbles. Un enjeu d’efficacité énergétique, mais aussi de durabilité.
|
|
|
|
|
PROCHAINS RENDEZ-VOUS
|
 |
|
>>> PRÉSENTATIONS DE PROJETS
|
|
Réunions mensuelles avec présentation de projets innovants en recherche de fonds animés par Philippe Pernot, Vice-président chargé de l'Instruction des projets.
Réservées à nos adhérents.
Non-adhérents, demandez votre invitation.
|
|
|
|
|
|
|
|
Mardi 25 novembre 2025 à 17h30
Réunion mensuelle, Maison des Polytechniciens, salon Aigle, 12 rue de Poitiers 75007 Paris.
|
| Je demande mon invitation |
|
|
|
|
|
|
|
|
Jeudi 18 décembre 2025 à 17h30
Réunion mensuelle, Maison des Polytechniciens, salon Aigle, 12 rue de Poitiers 75007 Paris.
|
| Je demande mon invitation |
|
|
|
|
|
|
Actualités de nos startups financées
|
|
|
|
|
|
|
SeaBeLife lève 2 M€ en pré-série A !
|
 |
|
|
|
La start-up Seabelife financée par BADGE lève 2 M€ en pré-série A. Elle s’appuie sur sa plateforme technologique innovante pour développer de petites molécules capables de bloquer simultanément deux voies distinctes de mort cellulaire régulée : la nécroptose et la ferroptose. Cette approche unique encore inédite à ce jour positionne la biotech comme un pionnier mondial dans la mise au point de traitements first-in-class contre des pathologies graves sans solution thérapeutique, telles que la DMLA sèche ou les hépatites sévères aiguës. Objectifs : entrée en clinique de ses programmes sur la DMLA sèche et les hépatites sévères aiguës dès 2026,Préparation d’une Série A pour poursuivre son développement.
|
| En savoir plus |
|
|
|
|
|
|
Plantibodies annonce la signature d’un accord de recherche
avec une société biopharmaceutique cotée au Nasdaq
|
 |
|
|
|
La biotech Plantibodies, financée par BADGE, franchit une nouvelle étape majeure dans le développement de sa technologie de bioencapsulation végétale. Elle vient de signer un accord de recherche sponsorisé avec une société biopharmaceutique cotée au Nasdaq, spécialisée dans les maladies rares gastro-intestinales. Cette collaboration vise à évaluer la faisabilité de l’administration orale de biomédicaments tels que des anticorps, peptides ou enzymes directement dans le côlon, grâce à la plateforme innovante développée par Plantibodies.
|
| En savoir plus |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Kinvent propose des dispositifs connectés pour la rééducation physique. La société basée à Montpellier recherche un Software Engineer pour intégrer son équipe.
|
| Je postule |
|
|
|
|
|
|
|
|
De beaux projets à investir au sein de notre réseau
|
|
|
|
|
|
|
|
Fondée en 2019, OPUS Aerospace est une start-up française qui a pour but de développer des solutions de lancements dédiés aux petits satellites pour accélérer l'exploration spatiale. C'est par STERNE, sa gamme de lanceurs réutilisables qu'elle permettra la mise en orbite précise et à la date souhaitée de charges utiles jusqu'à 300 kg. Aujourd'hui, la société développe sa première fusée suborbitale nommée 'Mesange' et sera lancée qui embarquera ses technologies & ses premiers clients.
|
|
|
|
|
|
|
|
BioHive, biotech basée au Genopole à Évry-Courcouronnes, développe des organoïdes de peau humaine issus de cellules souches, reproduisant toutes les structures cutanées, y compris les follicules pileux, en versions saines et pathologiques. Collaborant avec Sanofi sur la dermatite atopique et des leaders cosmétiques, BioHive innove pour des marchés à fort potentiel comme l’alopécie, redéfinissant les standards de la recherche dermatologique.
|
|
|
|
|
|
|
|
Skydrone Robotics développe le premier drone modulaire capable d’intervenir sur des lignes sous tension, réduisant par dix les coûts d’intervention et facilitant le déploiement des réseaux intelligents. Face à la montée en puissance des énergies renouvelables, cette technologie permet de sécuriser les opérations en limitant les risques humains, d’optimiser les coûts et les délais d’intervention, et de contribuer à l’accélération de la transition énergétique. Lauréat du programme France 2030, Skydrone Robotics bénéficie d’une subvention de 1,8 M€ et s’appuie sur des partenariats clés avec SICAME et SAFRAN.
|
|
|
|
|
|
|
|
Losonnante est une startup grenobloise qui conçoit, fabrique et commercialise des bornes sonores à conduction osseuse, une technologie appelée ostéophonie. En posant les coudes sur un émetteur et les mains sur les oreilles, le son traverse les os jusqu'à l’oreille interne, offrant une expérience immersive, émotionnelle et silencieuse sans casque ni écouteur. Issue de 5 à 7 ans de R&D au CNRS via le CNRS‑Linksium, Losonnante a déjà séduit plus de 30 sites en France et à l’étranger, dont la Cité des Sciences, le Muséoparc Alésia ou le zoo de Paris. La startup propose ses bornes à la vente ou à la location, avec services associés (montage, maintenance, production sonore), et ambitionne de diversifier ses usages vers l’événementiel, l’urbanisme et les espaces de détente.
|
|
|
|
|
|
|
|
Heliosand s’attaque au problème crucial des déchets industriels non recyclables, qui représentent un défi environnemental majeur en raison de leur accumulation et de la pollution qu’ils génèrent. Les méthodes d’élimination traditionnelles entraînent souvent des émissions nocives et des dommages écologiques à long terme. Heliosand utilise l’énergie solaire concentrée pour atteindre des températures extrêmes (jusqu’à 4000 °C), permettant de transformer ces déchets en matériaux vitrifiés et inertes. Ce procédé solaire direct élimine le recours aux combustibles fossiles, offrant ainsi une solution à la fois efficace et décarbonée pour le traitement des déchets industriels et la production de matériaux durables.
|
|
|
|
|
|
|
|
Sit Up Medical est une entreprise innovante qui a développé un lit médicalisé verticalisable breveté, conçu pour améliorer l'autonomie des patients et faciliter le travail des soignants. Ce dispositif médical de classe I permet une transformation du lit en siège, accompagnant ainsi le patient dans ses mouvements de lever et de coucher en toute sécurité. Sit Up Medical vise à répondre aux défis liés à la perte de mobilité, en offrant une solution qui favorise l'autonomie des patients tout en réduisant la pénibilité pour les aidants et les soignants.
|
|
|
|
|
|
|
|
Drone Geofencing développe une solution pour superviser une flotte de drones exécutant des missions indépendantes les unes les autres ou en essaim depuis un centre de contrôle. La solution est composée d'un logiciel de préparation de mission et d'un module de communication (station sol et système embarqué) permettant de piloter le drone en boucle courte.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Beyond Capital France Angels
|
|
|
|
|
|
|
Vous voulez savoir où naissent les startups de demain ? Où se retrouvent ceux qui financent et accompagnent les projets ambitieux ?
Ne cherchez plus, France Angels vous invite à Beyond Capital, le 18 novembre 2025 de 14h à 19h30 à Leonard – 6 place du Colonel Bourgoin, 75012 Paris
France Angels réunit en un seul lieu, tous les acteurs du financement de l’amorçage qui croient en l’entrepreneuriat et qui le prouvent chaque jour sur le terrain. Retrouvez les pépites qu’ils ont aidé à faire émerger et témoignent de leurs engagements.
Dans l’espace “Startups Showcase”, découvrez 10 innovations prometteuses, toutes financées par les réseaux membres de France Angels. En avant-première, voici 5 des startups que vous pourrez rencontrer le jour J :
|
|
|
|
|
|
3 autres espaces pour explorer, échanger et s’inspirer seront à votre disposition :
MasterStage : des talks et témoignages inspirants
PartnerDesk : rencontrez les partenaires de France Angels qui boostent les projets
SponsorRoom : découvrez les services de nos sponsors.
|
| Inscrivez-vous |
|
|
|
|
|
|
|
Programme IA—ction : Cap digital
|
|
|
|
|
|
Nous avons le plaisir de vous annoncer le lancement de notre programme IA—ction, proposé par Cap Digital et Eclairion (le centre de calcul de Mistral), avec le soutien de Fluidstack et la Région Île-de-France.
IA—ction, c'est un programme HPC et business souverain qui accompagne, dès début janvier 2026, 10 start-up deeptech de l'IA à fort potentiel dans l'entrainement et le développement de solutions IA et l'accélération de leur recherche de financements et accès au marché.
Au programme : accès à un cluster de 16 GPU H100, mentorat d’experts IA, pitchs investisseurs, accès à des partenaires stratégiques institutionnels et industriels et un accompagnement sur mesure pour booster ses projets R&D, en lien notamment avec l'appel France 2030 'Pionniers de l'intelligence artificielle'.
|
| Découvrir IA—ction |
|
|
|
—> Candidatures ouvertes jusqu'au 5 novembre 2025
—> Visionnez le replay de l'événement de lancement d'IA—ction
—> Une question ? Contactez notre équipe : ia-ction@capdigital.com
|
|
|
|
|
LES INFOS CLES DU PROGRAMME
Type d'opportunité : programme d'accélération HPC et business
Pour qui : les start-up deeptech basées en Île-de-France (TRL 5 à 7)
Coût : entièrement gratuit (sans equity ni prise de participation). Une adhésion à Cap
Digital pour l'année 2026 est demandée aux entreprises lauréates.
Durée du programme : janv - juin 2026
IA—ction est un programme proposé par Cap Digital et Eclairion, avec le soutien de Fluidstack de la Région Île-de-France.
Candidatez à IA—ction avant le 5 novembre 2025.
|
|
|
|
|
|
|